Claude Blanchet résume ici en photos les étapes de sa fabrication d’un « Torse de femme » en plâtre.
A la fin, ce Torse en plâtre sera patiné couleur bronze, mais le point de départ est d’abord un modelage en terre. La réplique sera produite par l’intermédiaire d’un moulage lui-même en plâtre, lequel sera cassé au passage d’où le nom de « technique de moulage à creux perdu »…
La première étape consiste donc à réaliser le Torse en argile, tel qu’il sera, grandeur réelle, ici environ 65 cm
La deuxième étape consiste à appliquer sur ce modelage en argile une première couche de plâtre, teinté en rouge : cette couleur d’alerte permettra, au moment du démoulage de procéder avec précaution en arrivant à ce niveau, au plus proche de ce qui sera la couche superficielle du plâtre futur coulé à l’intérieur (et lui-même blanc qui viendra à la place actuelle de l’argile); de bien distinguer le plâtre de travail (le moule, rouge, qui sera ôté) et le plâtre du Torse. Compte tenu de la forme (les bras ne sont pas collés au corps) le moule est conçu en trois parties.
Sur la photo ci-dessus on peut voir (1) une barre de métal tenant le bras droit en position (2) au-dessus de l’épaule gauche une « clé » c’est-à-dire la moitié d’un repère en métal, dont le complément sera positionné sur la partie voisine du moule : plus que des repères, ce sont des points de fixation et de fermeture, comme des verrous.(3) sur la table, sous la fenêtre, un petit buste en argile qui observe le processus en cours.
Toute la première partie (face) a été recouverte de plâtre : sur cette photo le dos est entièrement enduit de la première couche rosée, avant de s’assembler avec les deux autres parties du moule..
Maintenant, le moule obtenu en trois parties est démonté et il faut le remplir du plâtre définitif; cela commence, morceau par morceau, par une première couche très liquide, de façon à parfaitement adhérer aux plus petits détails de forme…
.. et cela ressemble à un tableau de Soutine, un étal de boucher !
Sur la photo ci-dessus on distingue bien, en partant de l’intérieur du moule (1) les zones qui restent à remplir (2) la première couche « fine » (3) le plâtre rouge du moule extérieur, (4) lui-même entouré d’une épaisseur de plâtre blanc, indispensable pour assurer la solidité de l’ensemble
Tout le vide intérieur a été rempli. une fois sec, il n’y a plus qu’à démouler en cassant la couche extérieure sans ménagement et en freinant les ardeurs en arrivant à la couche rosée…
Le moule part en éclats, petits ou grands…
et le Torse, en plâtre fait son apparition petit à petit…
Il faut nettoyer le plâtre et opérer de petites réparations de surface, mais le volume est bien là, fidèle à son original en argile;
deux couches successives de gomme-laque, la deuxième teintée d’un pigment noir vont préparer le traitement final de l’apparence choisie :
Dernière étape ! Après application d’une cire de couleur Vert Anglais la patine s’achève par un lustrage à base de talc.
Il reste à la peaufiner et à la bichonner de temps en temps…
Ce travail a été réalisé par Claude Blanchet, en 2013, à l’Ecole d’Art de Villeneuve-sur-Lot, dans l’atelier dirigé alors par Daniel Merlin, sculpteur.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les techniques de sculpture et de moulage, cliquez ici pour télécharger un document (au format pdf) très intéressant édité par le Musée des Augustins à Toulouse.