Sujet de la rédaction : Racontez votre dernière sortie en groupe le 13 mai avec les Rapins…
Nous partîmes tôt. Nous déplorâmes l’absence de la secrétaire de l’association, mais nous nous réjouîmes de la participation au voyage de Caroline Souris, qui fut accueillie à son entrée dans le car par un tonnerre d’applaudissements ! De son côté, Sandrine Lardit avait eu la bonne idée de proposer à une demi-douzaine adolescents d’un de ses ateliers de participer au voyage . Elle avait vaincu leur réticence à se joindre à des aînés qui leur rappelleraient leurs grands parents ou leurs arrière-grands parents. Une autre distinction, comptable celle-là, entre le sous-groupe des élèves de l’école membres de l’association, voyageant gratos, et le sous-groupe des élèves de l’école non-membres de l’association, payant les entrées 6 € puis 3 €, fut à l’origine de petits cafouillages répétés, un peu amusants au début puis assez rapidement casse-bonbons.
Arrivé à Bordeaux, le car stationna place des Quinconces et aussitôt les passagers, redevenus piétons, qu’ils fussent adolescents ou sénescents, rapins ou non rapins, s’égayèrent sans tarder dans la ville d’Alain Juppé. Certains ne pensaient qu’à déjeuner, d’autres prirent le temps de profiter des vitrines et de l’ambiance encore assez calme à cette heure un samedi matin. Les plus passionnés d’art se rendirent au CAPC voisin (musée d’art contemporain) et d’autres encore au magasin le Géant des Beaux-Arts. Le rendez-vous post-prandial était fixé à 13h.
L’une d’entre nous, dont nous tairons le nom, éprouva quelques difficultés à retrouver le car, mais il faut bien qu’il y ait une personne qui soit la dernière à remonter à bord, et cette petite hésitation de Maryannick Barbés ne nous retarda finalement pas du tout. Nous arrivâmes à la fondation Bernard Magrez comme prévu, accueillis à bras ouverts par une statue de Jan Fabre égal à lui-même par lui-même.
Puis, nous divisant d’une manière encore différente des précédentes, nous suivîmes les uns le Président Guy Poireau, les autres Madame la Directrice Bérengère Mazurie pour une visite guidée du lieu et de l’exposition. Voici quelques belles photos prises par Françoise Riss Cazeils (Merci !)
Ces statues de Jan Fabre sont en bronze « doré à l’extrême » comme dit la notice. Difficile de résister à l’envie de toucher :
Voici pour mémoire une photo et un enregistrement sonore de quelques phrases de Guy Poireau lisant et commentant un texte du galeriste Daniel Tamplon : on entend bien que le groupe fut attentif et bon public.
Et un très court extrait de Bérengère Mazurie présentant Pierre et Gilles. (On dit Pierre et Gilles, comme on disait Laurel et Hardy, Roux et Combaluzier, Jacob et Delafon, Poiret et Serraut, ou Gilbert et George, of course..etc)
En plus des oeuvres de Jan Fabre, nous vîmes donc 6 tableaux de Pierre et Gilles, 4 tableaux de Philippe Cognée, 3 installations de Chiharu Shiota et 3 toiles du chinois Yue Minjuin (complétée par une sculpture en acier);
Voici une vidéo de cinq minutes montrant Philippe Cognée dans son atelier en 2013, précisément avant une exposition chez Daniel Templon :
Les tissages en 3D de la japonaise Chiharu Shiota intriguèrent beaucoup : mais comment fait-elle ? Une réponse partielle est donné dans cette video où elle commente le gigantesque tissage présenté à la Biennale de Venise (50 000 clés accrochés à la structure !) en arrière-plan on voit une phase de préparation…
Nous repartîmes de là pour rejoindre la Base sous-marine.
Avant d’entrer dans l’exposition le président Guy Poireau nous expliqua que de même que Van Eyck en utilisant la peinture à l’huile avait ouvert la voie à une nouvelle représentation du monde, de même l’artiste contemporain dont nous allions voir les installations d’images, de sons et de lumières, était en train d’explorer de nouvelles possibilités dont nous ne pouvions pas avoir l’idée auparavant puisque les techniques mises en jeu n’existaient pas. Guy Poireau a le sens de l’humour : rapprocher par analogie, ne serait-ce que dans une phrase Van Eyck de Romain Tardy…
La première installation proposée produit une effet quasi stroboscopique : des screenshots à 25 fps ! (traduction : des photos d’écrans d’ordinateur se succédant à la cadence infernale de 25 images par seconde, ou presque). Il parait que l’artiste nous montre là en accéléré l’intégrale de toutes ses consultations de sites internet pendant 365 jours. C’est invérifiable, mais la plupart des spectateurs ont tendance à le croire, alors que les mêmes exprimeraient un ironique sourire devant une reproduction du Saint-Suaire de Turin. L’écran est géant, la luminosité accablante et on n’a pas le temps de voir qui que ce soit mais on regarde. Regarder, ça suffit, c’est tout ce qu’on vous demande. (« A quoi pensez-vous ? – chut ! je regarde »). Au sol, il y avait des smartphones collés par terre (Ah bon ? – chut ! je regarde)
Une installation plus « facile » consiste en une sorte de projection de lanterne magique inversée : au lieu de projeter des ombres qui se découpent dans la lumière, le nouveau Van Eyck découpe des formes lumineuse intenses sur un fond noir. et ça tourne (avec les lanternes magiques aussi on pouvait faire tourner, mais pour raconter des histoires intéressantes et poétiques)
(avez-vous reconnu la silhouette qui vient voir l’installation, vers la fin ?) Le labyrinthe qui va d’une installation à la suivante est plongé dans le noir (on pense aussitôt à ce qu’a dû faire impulsivement Catherine Millet si elle est passée par là… en duo). Dans un de ces couloirs, une installation consiste en une succession permanente de flashs très brefs mais très intenses. je n’ai pas réussi à saisir les flashs, seulement le couloir :
Ressortant du labyrinthe souterrain glauque et bétonné, nous constatâmes avec plaisir qu’il faisait très beau
Le car était garé en plein milieu du parking, il était impossible de ne pas le trouver.
Au retour, comme à l’aller, j’ai oublié de le signaler ci-dessus, le car fut contraint de s’arrêter devant un barrage dressé en travers de la route par des bandits de grand chemin qui exigèrent de l’argent avant de nous laisser passer, mais ils n’essayèrent pas de prendre les smartphones des passagers et du coup l’incident passa inaperçu pour la plupart, qui somnolaient, cruciverbaient ou discutaillaient mollement…
Nous rentrâmes à une heure raisonnable.
Grand bravo à l’auteur de ces commentaires fort réussis pour nous faire revivre cette journée de découvertes.
Merci merci merci